8eme sujet - Défaite (le combat contre Arc)

Le combat fut lancé. Glycenn avait lancer son bras en avant, donnant le signal. Tous,  follement animés par la flamme du combat, se jetèrent sur Arc. Mais l’ennemi ne semblait pas décidé à se battre. Seule la petite elfe aux cheveux rouges semblait être l’objet de sa convoitise. Alors qu’il leur intima de disparaître sur le champ, Glycenn en décida tout autrement. Les Illustres n’allaient pas laisser leur amie aux mains de ce sale type sans riposter ! Leur entêtement, qui agaçait bien Arc tant il était puissant, se matérialisa aux yeux de tous quand Glycenn se planta un poignard dans les deux jambes ! Ils étaient là pour le combat, ils allaient combattre ! Que l’arbuste le veuille ou non. Ce geste fit un terrible pincement au cœur de Glory. La jaguarianne qui vouait tant de respect à l’humaine fut si soudainement ébranlée. Tant elle était tendue, elle se mit à trembler discrètement. Elle luttait contre cette démonstration de faiblesse mais rien à faire. Cette mutilation fut le feu aux poudres de la guerre qui se préparait et sonna le début des festivités. L’affrontement débuta. Ce fut une vraie boucherie. La jaguarianne, dans une lutte effrénée contre une flaupé de lianes, serrait les dents en regardant un à un ses amis se faire trucider. Orahaj les bras brisés, Ko-Aku enfuie, Eni au sol et hors d’atteinte, Neirda et Negral à jamais défigurés, Katsuo rendu aveugle, Enna sauvagement assomée, Gaylor complètement déboussolé et perdu, Clynarthe inconscient, Bostio paralysé, Antih-Ka à moitié mort, Jade immobilisée, Shirley probablement de même, Glory était sans nul doute la suivante.

Arc , malgré son envie première de pacifisme,avait développé une bonne stratégie. A chaque fois qu’un combat au corps à corps était engagé contre un illustre, il jouait avec les autres de loin sans trop se soucier d’eux grâce à des lianes solides et puissantes. Pendant que ses compagnons tombaient tous sous les coups de l’ennemi, Glory était inutile. Elle se battait sans cesse avec cette foutue nature de plus en plus coriace !

Presque tout le monde était à terre. Le champ de bataille était mort. Glory, à bout de force, acheva sa dernière liane en s’écrasant sur cette dernière. Puis elle chercha Mia du regard, totalement paniquée. Elle ne l’avait pas vu depuis le début du combat. Et si il lui était arrivé quelque chose ?! Et si elle était… Elle balaya frénétiquement le champ de bataille des yeux mais ne trouva là que la silhouette d’Arc, de dos. Il semblait s’adresser à quelqu'un au sol. Sûrement la p’tite ! Elle se redressa du mieux qu’elle pouvait, se hissant sur ses bras tremblants. La grisette, après s’être finalement relevée, couru ,autant qu’elle le pouvait encore, vers la scène, manquant au moins trois fois de trébucher. Ce n’était pas Mia. Arc tenait la tête de Bostio dans la main. Le pauvre jeune homme aux cheveux blancs semblait inconscient depuis un moment. Glory, par réflexes, chassa l’homme arbre d’un violent coup de bras mal contrôlé. Arc s’écarta en soupirant, laissant sa victime s’écraser contre le sol.

« -Oh. Mais regardes dans quel état tu t’es mise mon chaton… Pas question que tu rentres dans la maison comme ça n’est-ce pas ? Dit-il d’un sourire malsain. Tu vas tout salir...

-La… Ferme.. ! Espèce de… sale…

-Tu n’as même plus la force de parler… pauvre chaton.

-Ne… M’appelles pas… comme ça.. ! Feula la jaguarianne, les mâchoires serrées en lançant le poing vers l’ennemi. »

Arc se téléporta un peu plus loin, un sourire en coin. D’un geste de la main, il fit apparaître Mia, à genoux, complètement désemparée, le visage vers le sol. Glory, reconnaissant la jeune fille et la voyant si mal en point, se précipita sur le monstre en hurlant pour lui faire payer son affront. Mais molle qu’elle était, Arc l’évita sans effort. Un simple petit tour sur le côté et hop ! Le tour est joué. Il joua avec elle sur encore quelques coups, virevoltant à droite, puis à gauche, encore et encore. Puis Glory se rendit compte que Mia avait disparut. Elle stoppa ses coups inutiles en se redressant, paniquée.

« -M… Mia.. ? Mia… Où elle est passée.. ?! »

Puis l’homme plante apparût brusquement juste devant elle. Courbé en avant, son visage était masqué par les feuilles qui lui servaient de cheveux. Il se redressa mollement, dévoilant son visage. Ou plutôt celui de Miannane. Il jouait avec les nerfs de la grisette et misait gros sur sa sensibilité à double tranchants.  Glory commençait à perdre pieds. Arc parla, mais pour parfaire l’illusion, ce fut la voix brisée de Mia qui vint titiller les oreilles de la grisette.

« -Mais voyons Glory… Je suis là… Tu ne me reconnais pas ?

-M… Mian… nane…

-regardes l’état de nos amis Glory… Ne sont-ils pas magnifiques ? Dit l’imposteur avec un ton presque malsain. »

Arc fit alors défiler uns à uns les visages des pauvres Illustres mutilés, reproduisant à l’identique leurs blessures. Glory tomba à genoux. C’en était trop… Elle retira ses Katseye mais son corps étaient bien trop épuisé. Rien à part des cris de rage et ses yeux virant au rouge. Pas le moindre coup, pas la moindre morsure. Arc riait. Il avait enfin trouver comment faire taire cette minable Illustre. C’est avec le visage de Glycenn, sa précieuse chef, qu’il lui fit son ultime annonce.

« -Après une telle torture… Je suppose que tu en as assez vu non ? Tu ne voudrais plus rien voir. Renoncer à la vie… Tu n’as qu’un mot à dire et j’exaucerai ton souhait. Le veux-tu ? »

Glory, en pleine crise de chakounia, ne pouvais rien articuler de correct. Un grognement faible fut tout ce qu’elle parvint à sortir de sa gorge. Arc ria à nouveau. D’une main, il saisis le visage de la jaguarianne par le menton, relevant son  regard de bête sauvage épuisé. Elle était tellement vidée de tout forme d’énergie que tous ses muscles s’étaient détendus. Ses yeux trahissaient sa peine, si profonde, montrant du supplice et de l’effroi. Arc ne se fit pas prié. De son autre main, il disposa son pouce sur le front de la grisette, pile entre ses deux yeux. Ayant laissé tombé le masque de la jeune femme mauve, Arc avait retrouvé son apparence et son sérieux.

« -Vous ne verrez plus ces atrocités Glorya, dit-il d’un ton solennel, comme si l’affection que portait la petite elfe rouge à la jaguarianne l’avait affecté au fond. Puis il se ressaisit, reprenant le dessus sur ses émotions. Tu ne verras plus rien. Tu ne sentiras plus rien. Crois moi, c’est le mieux pour toi après tout ça. »

L’homme arbre se mit alors à prononcer le début d’une incantation en langage de Gaméra. Mais avant qu’il n’ai put finir son étrange incantation, Glory cru sentir quelque chose entrer en contacte avec sa fourrure. Glycenn, dans un élan de courage et d’héroïsme, avait réussit à trouver la force nécessaire pour sauver au moins la première jaguarianne à l’avoir rejoint. Le bras tendu, elle maintenait à bout de force un des katseye de la grisette contre le bras de son amie. Lui offrant un dernier sourire des plus radieux, la mauve tomba aussitôt que Glory eut retrouvé une once d’esprit.

L’incantation d’Arc terminée, un boule d’énergie se forma à la base de son doigt posé sur la jaguarianne. Cette dernière, comprenant la situation, roula de justesse sur le côté. Mais malheureusement, elle ne fut pas assez vive. La boule se transforma en rayon, et telle une balle d’arme à feu, fusa droit vers sa cible, la touchant à la tempe. Une douleur terrible l’envahie sur toute la moitié droite du visage, lui arrachant un cri de douleur atroce. Cette douleur, si sèche et agressive, se répercuta dans tout le côté droit de son corps.  Arc décida finalement de lâcher l’affaire avec elle.

« -Aller chaton. Fais dodo. C’est que… j’ai d’autre chats à fouetter moi... »

Mais avant de la quitter pour aller s’occuper des derniers survivants, il se glissa près d’elle et lui murmura au creux de l’oreille :

« -On se reverra en enfer… Après tout, c’est là que se retrouvent tous les criminels. »

Le monstre avait insister sur le mot « criminels ». Glory avait entendu et enregistrer ses paroles, son œil encore actif étant faiblement ouvert, elle le regarda tourner les talons, faisant à nouveau gicler le sang de ses camarades (enfin… de ce qu’il en restait).

« -M… ianna… ne... »

Tels furent ses derniers mots avant le noir complet et le silence glaçant de la mort proche et lente...